05/05/2012
28 - LE FANTÔME DU CHÂTEAU DE GWRYCHT
Dans les ruines du château de Gwyrcht, une jeune fille a été photographiée en février 2010 par Kevin Horkin.
Ce chef d'entreprise de 42 ans en est convaincu: la figure spectrale d'une jeune fille au teint pâle et aux cheveux noirs, apparaît derrière la fenêtre d'une ancienne salle de bal.
Or, le quotidien "The Sun" précise que le sol de cette pièce du château s'est effondré depuis bien longtemps: signifiant ainsi, m'impossibilité pour une personne ne s'y tenir debout derrière cette fenêtre. Le château, construit en 1819, fut abandonné en 1985.
Kevin révèla avoir ressenti une présence sur les lieux:
" Il faisait froid le jour où j'ai visité le château, mais il semblait faire chaud à côté du bâtiment. Il y a dû avoir une tragédie ici."
Selon lui, la femme habitait le château il y a des années. Il planifie donc de faire une investigation approfondie avec toute une équipe de spécialiste en chasse aux fantômes.
Supercherie ou réalité ?
Toujours est-il que le groupe de recherches paranormales a indiqué que plusieurs phénomènes de ce genre ont déjà été observés à Gwrych.
15:28 Publié dans E - CONTES & LEGENDES DU PAYS DE GALLES, E2 - Arrêt sur Images galloise | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
11/04/2012
Sommaire "Contes & Légendes du Pays de Galles"





12:51 Publié dans E - CONTES & LEGENDES DU PAYS DE GALLES | Tags : histoires galloises, kindwelly, la femme sans tête | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
28 - LA JEUNE MARIEE AU LAC ROUGE
Un jour de brume, un fermier pêchait dans le Llyn Coch, la lac rouge qui est au coeur de la forêt de Snowdon. Une brusque saute de vent créa, dans la vapeur grise en suspension sur les eaux, une brèche par laquelle il aperçut un petit homme perché sur une échelle et fort occupé à entasser de la paille. Le chaume et l'échelle s'appuyaient sur la surface du lac. La vision s'effaça au bout de quelques instants et l'eau reprit son friselis là où il avait vu du foin et du chaume.
Par la suite, le fermier prit l'habitude de revenir fréquemment au bord du lac, mais il n'y remarqua plus rien d'exceptionnel jusqu'à cette chaude journée d'automne où, chevauchant à proximité du lac, il emmena son cheval pour s'y désaltérer.
Pendant que l'animal étanchait sa soif, il regardait machinalement les ondulations de l'eau quand, à sa grande surprise, il s'aperçut qu'un très beau visage, sous la surface de l'eau et à courte distance de lui, l'observait.
Comme il l'examinait, déconcerté, la tête toute entière, puis les épaules émergèrent. Il sauta de son cheval et se précipita vers la demoiselle. Quand il eut atteint l'endroit de cette apparition, celle-ci s'était évanouie, pour réapparaître presque immédiatement à un autre endroit. Il se précipita à nouveau vers elle: elle disparit à nouveau.
Cela se produisit une troisième fois et une quatrième fois, puis une cinquième fois, après quoi le fermier renonça à sa poursuite et rentra chez lui, inconsolable.
Le lendemain il revînt au bord du lac où il s'assit, espérant revoir la belle demoiselle. Pendant un long moment, elle ne se manifestera d'aucune façon. Pour tromper son ennui, il sortit de sa poche quelques excellentes pommes qui lui avaient été données par un voisin. Il commença à en croquer une. C'est alors, que brusquement, la dame apparut dans toute son éblouissante beauté, presqu'à côté de lui, et le pria de lui en jeter une.
" Si vous désirez une pomme, il va falloir que vous veniez la chercher vous-même, dit le fermier."
Il exhiba le fruit tentant en faisant miroiter ses belles couleurs rouges et vertes. Elle se rapprocha davantage, mais au moment où elle s'apprêtait à saisir la pomme qu'il tenait de la main gauche, avec sa main droite, il lui attrapa le poignet et serra fermement son étreinte. Elle se mit alors à pousser des cris perçants. Un viel homme avec une longue barbe blanche et une couronne de nénuphars émergea au milieu du lac.
" Oh, mortel, que veux-tu à ma fille ? demanda-t-il."
Le fermier lui répondit que son coeur se briserait si la nymphe du lac n'acceptait pas de l'épouser. Après de nombreuses palabres, le père donna son accord à cette union, sous condition toutefois que le jeune homme ne jetât jamais d'argile sur son épouse. Le mariage se fit immédiatement et le couple connut un immense bonheur.
Un jour, la jeune femme exprima l'envie de manger l'une de ses délicieuses pommes avec lesquelles le fermier avait réussi à l'attirer hors du lac pour la séduire. Le mari se rendit donc chez le voisin qui les produisait et en rapporta non seulement des pommes, mais un bel arbrisseau, un jeune pommier de cette variété, cadeau de son ami. Ils décidèrent de le mettre en terre sans tarder, lui creusant, elle le tenant jusqu'à ce que le trou fut assez grand pour qu'on l'y plante.
" Il est assez profond maintenant" dit le fermier.
Et pour que la chance demeure, il balança par-dessus son épaule la dernière pelletée de terre. C'était de l'argile. Il n'avait pas regardé où il la projetait. Elle atteignit son épouse en pleine poitrine. Elle n'eut pas plutôt reçu cette volée de terre qu'elle se mit à sangloter, pleurant à chaudes larmes.
" Adieu à toi, mon cher mari, dit-elle."
Puis elle courut se jeter dans le lac et disparut sous la surface lisse et limpide des eaux.
Contes féeriques du Pays de Galles, 1907
12:48 Publié dans E - CONTES & LEGENDES DU PAYS DE GALLES | Tags : llyn coch, forêt de snowdon, le lac rouge, la jeune mariée au lac rouge | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
26 - LE CHANT DU LUTIN
On raconte qu'il y avait quelque part en Irlande, un territoire interdit aux hommes, qui devait rester vierge et sauvage, parce qu'il appartenait à un lutin.
Un jour, un homme décida de cultiver ce champ interdit, et voulut alors retourner la terre. A peine eut-il prit sa pelle et commencé, qu'il entendit une petite voix malicieuse qui lui dit:
" Mais qu'est-ce que tu fais là ? "
C'était un petit lutin qui venait de sortir d'un trou dans la terre.
" Eh bien, je viens labourer le champ, répondit l'homme.
- Et qui t'a donné la permission ? reprit le lutin.
- Personne, dit l'homme un peu stupéfait.
- Alors attend, dit le lutin, on va t'aider."
Et cent lutins apparurent, et l'aidèrent à retourner la terre.
Le lendemain, l'homme voulut semer. A peine il eut voulu semer que la même petite voix lui dit:
" Mais qu'est-ce que tu fais là ?
- Eh bien je plante, répondit l'homme.
- Et qui t'a donné la permission ?
- Personne !
- Alors attend, on va t'aider, dit le lutin."
Deux cent lutins apparurent alors, et l'aidèrent à semer son champ.
Lorsque le blé eut poussé, il faut le récolter, mais l'homme était malade, alors il demanda à son jeune fils. Quand celui-ci arriva devant le champs, il ne put résister: il cassa un épi pour gouter le blé.
" Mais qu'est-ce que tu fais là, demanda alors le même petit lutin qui venait de surgir.
- Eh bien je goûte le blé, répondit le fils.
- Et qui t'a donné la permission ?
- Personne: c'est le champs de mon père, se défenditr l'enfant.
- Alors attend, on va t'aider, dit le lutin."
Et quatre cent lutins surgirent et mâchèrent tout le blé en quelques instants.
Quand le père vit cela, il rentra dans une violente colère, et se mit à frapper son fils qu'il aimait pourtant beaucoup.
" Mais qu'est-ce que tu fais là, demanda le lutin qui une fois de plus venait d'arriver.
- Je frappe mon fils, qui a mangé tout mon champ, répondit l'homme furieux.
- Alors attend, on va t'aider, dit le lutin d'un ton dur."
Et huit cent lutins surgirent, et frappèrent l'enfant, jusqu'à la mort.
Alors, la mère arriva, et voyant cela, prit son enfant dans ses bras, et se mit à pleurer.
" Mais qu'est-ce que tu fais là, lui demanda le lutin d'un air triste.
- Je pleure mon fils qui est mort, dit la mère en sanglotant.
- Alors attend, on va t'aider..."
Mille six cent lutins surgirent alors de terre, et se mirent à verser toutes les larmes de leur corp, pleurant l'enfant avec sa mère. Les larmes, si nombreuses, devinrent fleuves, et elles emportèrent la mère et son enfant.
Alors le père resta seul, hébété devant son champ dévasté et sa famille emportée. Un insecte le piqua, et il se gratta pour chaser la démangeaison. Le lutin lui demanda alors:
" Mais qu'est-ce que tu fais là ?
- Je me gratte, parce qu'un insecte m'a piqué.
- Alors attend, on va t'aider, reprit le lutin."
Et trois mille deux cent lutins surgirent, et lui grattèrent la peau, puis la chair.
Finalement, les lutins le grattèrent jusqu'à l'os...
11:46 Publié dans D - CONTES & LEGENDES D'IRLANDE, E - CONTES & LEGENDES DU PAYS DE GALLES | Tags : irlande, lutins, contes, légende | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
10/04/2012
Le PONT DU DIABLE
Le Pays de Galles est bien connu pour ses nombreuses connections avec le folklore entourant le Diable, mais l'endroit le plus connu est certainement le Devil's Bridge. Autour de ce pont, plusieurs légendes, lesquelles sont certainement plus anciennes que le pont lui-même.
Une vieille dame avait perdu sa vache de l'autre côté d'une rivière, et elle était très embêtée car elle ne savait pas où la vache était exactement, ni comment elle pourrait la récupérer. Le Diable, abusant de sa détresse, lui proposa de construire un pont pour traverser la rivière en question. De cette manière, elle auriat pu récupérer sa vache plus facilement.Cependant, cela n'était pas gratuiit, et le Diable lui stipula clairement qu'en échange, la première créature à traverser le pont deviendrait sienne.
La vieille dame accepta, le pont fut construit, et le Diable attendit de la voir traverser. Mais plus rusée qu'il ne le pensait, elle saisit un morceau de pain dans sa poche et le jeta sur le pont. Le petit chien noir qui l'accompagnait, courut derrière, traversant par la même le pont. Elle aurait ensuite dit au Diable "déconfit":
" Le chien est à toi"
Une autre version raconte que c'est pour aider la population qui était trop faible pour construire un pont, que le Diable le leur construit puis leur réclama par la suite, la première âme à le traverser.
04:28 Publié dans E - CONTES & LEGENDES DU PAYS DE GALLES | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
29/03/2012
ARTHUR DECAPITE HUAIL (Ruthin)
C'est à Ruthin qu'Arthur aurait cherché à se venger après avoir été blessé par un ennemi prénommé Huail.
Lors de leur rencontre suivante, Arthur l'aurait décapité sur un rocher, lequel trône désormais au centre du Peter's Square à Ruthin.
04:30 Publié dans E - CONTES & LEGENDES DU PAYS DE GALLES | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
LE TRESOR DE MARCHLYN MAWR (Llanberis)
Un trésor du roi Arthur serait enterré ici, près de Llanberis.
04:18 Publié dans E - CONTES & LEGENDES DU PAYS DE GALLES | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
BWLCH SAETHAU, LE COL DES FLECHES
C'est sur ce site qu'eut lieu un combat acharné entre Arthur et ses ennemis
04:15 Publié dans E - CONTES & LEGENDES DU PAYS DE GALLES | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
RHITTA LE GEANT (Mont Snowdon)
La légende prétend qu'Arthur aurait tué le géant Rhitta, sur le mont Snowdon.
Le mont Snowdon (en Gallois: Yr Wyddfa, "le tumulus") est le point culminant du Pays de Galles, avec une altitude de 1.085m. Il se situe dans le comté dy Gwynedd, dans le parc national de Snowdonia.
Par beau temps, du sommet on peut voir l'Angleterre, l'Ecosse, l'Irlande et l'Ile de Man.
04:11 Publié dans E - CONTES & LEGENDES DU PAYS DE GALLES | Tags : arthur, rhitta le géant, mont snowdon | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
ARTHUR & LE MONSTRE DU LAC (Llyn Barfog)
Il est dit que dans le lac de Llyn Barfog vivait un monstre jusqu'à ce qu'Arthur y jette une chaîne et le tue.
04:07 Publié dans E - CONTES & LEGENDES DU PAYS DE GALLES | Tags : arthur, llyn barfog | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
OWAIN & LE GEANT DU LAC (Llyn Dinas, Beddgebert)
C'est à Llyn Dinas, près de Beddgebert,qu'un des chevaliers d'Arthur, Owain, se serait battu contre un géant au bord du lac.
Il est dit qu'un monstre vivait dans le lac de Llyn Barfog jusqu'à ce qu'Arthur y jette une chaîne et le tue.
03:58 Publié dans E - CONTES & LEGENDES DU PAYS DE GALLES | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
CAMLAN
Lorsque vous quittez Camarthen, en direction de Machynlleth, continuez le long de la Dovey Valley:
c'est dans cette région qu'Arthur aurait livré son dernier combat: la bataille de Camlan.
L'existence de deux lieux portant le nom de "Camlan" renforce la thèse selon laquelle la bataille aurait bien eu lieu ici.
L'un d'eux se trouve à Dinas Mawddwy, et le second est situé plus haut, dans la vallée, à Cwn Cerist.
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MERLIN AU CHATEAU DE DINEFWR
C'est au château de Dinefwr, que Melin l'enchanteur communiait avec les esprits, dans une grotte creusée dans la colline.
03:34 Publié dans E - CONTES & LEGENDES DU PAYS DE GALLES | Tags : merlin, chateau de dinefwr | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
LA PIERRE D'ARTHUR (Cefn Bryn)
En empruntant les petites routes de campagne de la péninsule de Gower, vous parviendrez jusqu'à Cefn Bryn, là où se trouve la pierre d'Arthur, une ancienne chambre funéraire.
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BRAN, FILS DE LA REINE CORWENA (Château de Dinas-Bran, Llangollen)
Les ruines du château de Dinas Bran, près de Llangollen, sont surnommées: la forteresse des corbeaux. Ce site offre une vue panoramique incroyable.
Selon certaines légendes, la forteresse aurait été construite par Bran, l'un des fils jumeaux de la Reine Corwena.
D'autres sources affirment que Bran était un nom de code pour qualifier le Saint-Graal. On dit même qu'il serait toujours là !
03:20 Publié dans E - CONTES & LEGENDES DU PAYS DE GALLES | Tags : chateau de dinas bran, bran, reine corwena, saint graal | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
LA GROTTE DU CHATEAU DE CHEPSTOW
Dans la vallée de la Wye, le château de Chepstow:
Selon la légende, Arthur et ses chevaliers reposeraient, dans une grotte à flanc de falaise, au-dessous du château normand.
03:10 Publié dans E - CONTES & LEGENDES DU PAYS DE GALLES | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
CERIDWEN
Il y a très longtemps, à l'époque du Roi Arthur et des chevaliers de la Table Ronde, un homme nommé Tegid Foel et sa femme Ceridwen vivaient dans la région de Gwynedd. Ils habitaient une jolie bâtisse faite de pierres et de marbre près du Llyn Tegid (Lac Bala en Gallois). Tegid était de noble decendance et la légende raconte même qu'il était mi-géant. Ceridwen quant à elle, était une enchanteresse.
Ensemble,ils eurent trois enfants: Cerrwy, Morfran etr Afagddu.
Morfran était un garçon robuste - Il officiera plus tard à la cour du Roi Arthur - Il y offrait ses conseils aux gens du domaine afin qu'ils aient une vie plus plaisante.
Ceirwy était la plus belle fille que le monde ait connue.
Afagddu était l'opposé parfait de sa soeur, pusiqu'il était le garçon le plus horrible que la terre ait portée.
Ceridwen savait que pour avoir du succès dans la vie, il fallait être présentable, et de ce fait, elle s'inquiétait beaucoup pour son fils Afagddu. Pour compenser son apparence, elle eut alors l'idée de lui faire don de la connaissance. Elle passa de longues années à chercher une potion qui pourrait l'aider. Elle décida d'en préparer une dans son chaudron. Le breuvage s'appelait Greal, était à base de plusieurs plantes censé donner l'inspiration et la connaissance.
Le problème fut que cette potion devait mijoter sans interruption pendant un an et un jour. Elle engagea alors un vieil homme aveugle, nommé Morda, pour qu'il garde le feu allumé sous le chaudron, et kidnappa un jeune garçon nommé Gwion Bach, afin qu'il mélange la mixture et qu'elle ne brûle pas. Elle-même avait pour tâche de réunir toutes les herbes nécessaires et autres ingrédients dont elle aurait besoin, car chaque élément de la potion devait être mélangé à un moment précis, en fonction de l'alignement des astres.
Alors que Ceridwenn récitait des incantations afin de finir la potion, trois gouttes giclèrent sur la main de Gwion Bach. Comme elle était bouillante, il porta sa main à la bouche, instinctivement, pour calmer la douleur. Le chaudron se renversa, déversant tout le liquide dans la rivière, et empoisonnant au passage, les chevaux du Roi Gwyggno Garanhir.
Gwion Bach commença à avoir très peur car il savait que Ceridwen avait des pouvoirs très importants. Il brisa ses chaînes par la simple pensée et commença à courir pour rentrer chez lui. Quand Ceridwen se retrourna et qu'elle se rendit compte que le travail de toute une année était réduit à néant, elle entra dans une énorme rage.
Elle attrapa un morceau de bois et frappa très fort Morda sur la tête. Ce dernier protesta fermement. Il lui dit qu'il n'était pas responsable de ce désastre, puis Ceridwen se rendit compte qu'il avait raison. C'est à ce moment précis qu'elle réalisa que Gwion Bach avait pris toute la connaissance à la place de son fils. Elle s'élança alors à sa poursuite.
Utilisant ses nouveaux pouvoirs, Gwion Bach se changea en lièvre pour aller plus vite, mais l'enchanteresse se changea en lévrier afin d'aller encore plus vite.
Puis Gwion sauta dans la rivière te se changea en truite mais Ceridwen se changea en loutre.
Puis Gwion en oiseau, et Ceridwen en aigle.
Alors que Ceridwen était sur le point de le capturer, Gwion aperçu un tas de blé sur le sol d'une grange et se changea en grain de blé. L'enchanteresse se transforma en poule et mangea jusqu'au dernier grain.
Après avoir fini, Ceridwenn devint enceinte et neuf mois plus tard elle donna naissance à un petit garçon aux cheveux d'or. Elle savait qu'il s'agissait de Gwion Bach, mais il était si mignon qu'elle n'avait pas le coeur, ni l'envie, de le tuer. Alors elle l'enveloppa dans un sac en cuir et le jeta à la mer.
Le prince Elffin qui passait par là, aperçu le sac coincé dans un barrage à poissons, sur une plage entre la rivière Dyfi et Avervstwyth. Il le repêcha et quand il l'ouvrit, il découvit le bébé aux cheveux et sourcils dorés. Il décida alors de l'appeler Taliesin (signifiant "sourcils d'or" en Gallois) et l'adopta. Mais en plus d'être beau, Taliesin avait reçu comme cadeau "l'inspiration et la connaissance". Il deviendra plus tard, le plus grand des bardes du Pays de Galles.
02:58 Publié dans E - CONTES & LEGENDES DU PAYS DE GALLES | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
LA LEGENDE DE GERLET (Beddgelert, Snowdonia)
Le récit de cette hsitoire se déroule dans le village de Beddgelert, situé en Snowdonia.
Le prince Llewelyn adorait la chasse, et avait pour cet usage, beaucoup de chiens. Il avait cependant un préféré: Gelert. Ce dernier lui ayant été offert par le roi Jean d'Angleterre. C'était un compagnon loyal, fidèle et sans peur aucune.
Un jour, le prince et sa femme allèrent chasser et laissèrent leur bébé à une nanny ainsi qu'à une servante pour le surveiller. Ces deux dfrenières ne trouvèrent rien d'autre à faire que partir se promener en montagne, laissant l'enfant à son triste sort.
Pendant ce temps-là, Llewelyn était tellement absorbé par sa chasse qu'il ne se rendit compte qu'assez tard dans la journée, que son chien favori manquait à l'appel. Cela lui mit la puce à l'oreille car Gelert était toujours partant pour une partie de chasse et le prince en déduisit qu'il y avait un problème. Il annula alors la chasse, et rentra en pensant que le chien était toujorus chez lui.
En rentrant, le prince eût à peine le temps d'ouvrir la porte que Gelert se précipita vers lui en remuant la queue, mais alors qu'il le caressait, Llewelyn remarqua qu'il était couvert de sang. Pris de panique, la princesse cria le nom de son fils, mais en vain, aucune réponse ne se fit entendre. Ils montèrent alors dans sa chambre et y trouvèrent le landau renversé, des couvertures ensanglantées et toujours aucune trace de l'enfant.
Plein de haine, Llewelyn se tourna vers le malheureux chien qui les vait suivit, sortit son épée de son fourreau, et tua son fidèle compagnon. Alors que Gelert gémissait et agonisait sous ses yeux, le prince entendu d'autres sanglots. Il retourna alors le berceau et y trouva son fils - en pleine forme - un énorme loup à ses côtés,lort. Il réalisa à ce moment-là que son chien avait en fait protégé l'enfant des attaques du loup.Pris de remords, le prince Llewelyn enterra Gelert dans la prairie d'à côté, et marqua sa tombe d'une pierre où l'on peut y lire son histoire.
NB: le village de Beddgelert signifie "littéralement": la tombe de Gelert. Et pourtant:
son nom ne viendrait pas de cette légende,mais plutôt d'un Saint qui se serait appelé Kilart ou Celert.
En 1793, un homme appelé David Pritchard, était propriétaire de l'auberge Royal Goat Inn. Il eut vent de cette histoire et l'adapta pour qu'elle puisse coller au village, dans le but d'attirer plus de clientèle pour son auberge. il aurait ainsi inventé le nom de Gelert, et introduit celui du prince Llewelyn, car ce dernier était lié à une abbaye du coin. C'est même lui, avec l'aide du clerc de la commune, qui aurait installé la pierre tombale.
01:57 Publié dans E - CONTES & LEGENDES DU PAYS DE GALLES | Tags : légende, gerlet, beddgelert | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
22/03/2012
LA FEMME SANS TETE
Il y avait une fois un voyageur qui s'était arrêté dans une auberge, près de Kidwelly. Pendant le repas, il avait entendu des gens raconter des histoires au sujet d'une mystérieuse femme sans tête qui apparaisait de temps à autre dans les ruines du château qui se dressait encore sur un promontoire, non loin du village. Comme il était curieux de nature, il s'adressa à l'hôte et lui demanda de plus amples informations.
" C'est une vieille histoire, répondit l'aubergiste. C'était au temps où les Gallois ne subissaient pas encore le joug des Anglais. Mais les Normands du roi Henry avaient des visées sur le pays et y faisaient de fréquentes uncursions pour s'emparer des terres de tous ceux qui étaient trop faibles pour se défendre. Il y avait ici, dans le château, une noble famille de princes, dont le chef était Gruffydd, fils de Rhys Tudor, dont les domaines s'étendaient sur toute la côte du Dyfed. Ce Gruffydd avait une épouse, une très belle femme, Gwenllian, qui était fille de Gruffydd ap Cynan, roi de Gwynedd.
"A cette époque, tous les chefs du sud s'étaient rebellés contre les Normands qui empiétaient sur leurs terres, et Gruffydd, fils de Rhys Tudor, pour rendre la résistance plus efficace, décida d'aller demander de l'aide à son beau-père, le roi Gwynedd.
"Il partit donc, avec une petite troupe, laissant à sa femme le soin de gouverner le pays. Mais les Normands apprirent le départ de Gruffydd et résolurent d'en profiter. Ils lançèrent une armée contre le pays. La pauvre Gwenllian rassembla en hâte les vassaux de son mari et constitua une forte troupe qu'elle mena elle-même combattre les ennemis. Or, au cours de la bataille, qui eut lieu ici, sousnle château, elle fut tuée par un Normand qui lui coupa la tête et la laissa ainsi sur le terrain. Lorsque Gruffydd apprit ce qui s'était passé, il revint en hâte et vengea la mort de son épouse en repoussant les Normands.. Mais il avait beau se réjouir de sa victoire, il n'en avait pas moins un immense chagrin d'avoir perdu une épouse qu'il aimait par-dessus tout.
"Ne pouvant guère faire autre chose, il voulut lui rendre hommage et la faire enterrer le plus dignement possible. Il fit rechercher le corps de Gwenllian, mais quels efforts qu'on fit, on ne put retrouver que son corps: la tête avait disparu au cours de la bataille et l'on ne savait pas ce qu'elle était devenue. On enterra donc la pauvre épouse du chef Gruffydd dans un magnifique tombeau, mais il faut croire qu'elle n'en fut pas satisfaite, car depuis ce temps-là, elle rôde souvent la nuit à travers les ruines du château à la recherche de sa tête. Beaucoup de gens l'ont entendu se lamenter et dire qu'elle serait sauvée lorsque quelqu'un lui rendrait sa tête. Mais personne n'ose rester dans le château lorsqu'on l'entend, car ses pleurs sont si lugubres que le plus brave d'netre nous n'y résisterait pas."
Ainsi parla l'aubergiste. Le voyageur réfléchit un moment et dit:
" J'aimerai bien me rendre compte par moi-même. Peux-tu me montrer le chemin du château ? Je paierai ce qu'il faut pour cela.
- C'est une folie ! s'écria l'hôte. Tous ceux qui y sont allés n'en sont jamais revenus ! On dit que le fantôme coupe la tête des impridents lorsque ceux-ci sont incapables de lui rendre la sienne. Il est probable qu'elle se venge ainsi du sort cruel qu'elle a subi.
- Je ne le crois pas, dit le voyageur. Les âmes en peine ne font jamais de mal à ceuw qui veulent les aider. Allez ! trêve de discussions ! je veux y aller. Montre-moi le chemin."
L'aubergiste conduisit le voyageur au pied du promontoire sur lequel se dressait le château. Après avoir pris soin de lui faire payer son écot, il le laissa là, refusant d'aller plus loin et le recommandant à Dieu. Le voyageur commença à gravir la pente et se trouva bientôt à l'intérieur des murailles, qui étaient à demi écroulées, non loin de la tour que les rayons de la lune éclairaient faiblement.
Il attendait depuis déjà longtemps lorsqu'il entendit une longue plainte déchirer la nuit:
" Hélas ! hélas ! qui prendra pitié de moi ? Je ne peux trouver repos tant que je n'ai pas retrouvé ma tête. Qui donc m'aidera ? Qui donc me délivrera de mes tourments et me permettra d'entrer au paradis ?"
Quelques instants plus tard, il vit passer la femme devant lui, en pleine lumière de la lune. Elle était effrayante: elle portait un costume de cavalier tout recouert de sang et se tordait les mains de désespoir. Et l'on voyait nettement son cou tranché d'où s'échappaient des flots de sang. Le voyageur en frémit, tellement la vision était extraordinaire et terrifiante.
Il se contint et se garda bien de bouger. La femme longea la muraille et se perdit dans l'ombre, mais le voyageur entendait sa lamentation. Alors, il se mit à chercher autour de lui dans les buissons et parmi les pierres qui jonchaient le sol. Il dut s'interrompre à plusieurs reprises, chaque fois que la femme sans tête repassait davant lui, hurlant toujours sa triste mélopée. Il allait renoncer à sa recherche quand, au pied des murailles, près de la poterne, il trouva un crâne sous un buisson d'aubépine.
" C'est peut-être cela ! se dit-il."
Il bondit alors dans la cour du château à la poursuite de la femme. Il la vit sur le chemin de ronde, continuant son errance sans espoir. Le jour n'allait pas tarder à se lever. Il se précipita vers la femme et lui tendit le crâne qu'il venait de découvrir. Aussitôt qu'il l'eût présenté, les bras de la femme se soulevèrent, saisirent la tête et la mirent sur son cou. Alors, sans que le voyageur eût compris ce qui se passait, la femme disparut dans un grand tourbillon de vent.
Et jamais plus la femme sans tête ne rôda sur les remparts du château.
Kydwelli - Dyfed
NB: Gwenllian, fille de Gruffydd ap Cynan, est un personnage parfaitement historique, elle vécut aux alentours de l'an 1135.
03:59 Publié dans E - CONTES & LEGENDES DU PAYS DE GALLES | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
07/03/2012
L'OISEAU DU LAC BALA
Il y a très longtemps, la ville de Bala n'était pas située où elle se trouve actuellement, mais en contrebas, dans la vallée. Il y avait là de nombreuses maisons toutes plus belles les unes que les autres, car les habitants étaient très riches et menaient grande vie. A leur tête était un comte qui n'avait qu'une fille. Il voulait la marier à un noble, ou tout au moins à un homme qui aurait eu une grande fortune.
Mais la jeune fille refusait tous les prétendants que son père lui présentait. Elle était en effet amoureuse d'un jeune berger qu'elle avait rencontré au cours d'un fête dans la ville, et le berger lui-même n'avait plus qu'une idée en tête: épouser la fille du comte.
Un jour, il se décida à aller trouver le père. Il mit ses plus beaux habits et vint à la demeure du comte. Mais quand celui-ci eut entendu la demande, il fit mettre à la porte le berger en criant:
" La seule manière dont tu peux obtenir ma fille, c'est de revenir me voir avec tes poches remplies de pièces d'or !"
Mais le comte était bien tranquille. Il savait bien que le berger était pauvre et qu'il ne reviendrait plus jamais le voir.
Or, le berger avait pris très au sérieux les paroles du comte. Il chercha donc un moyen de trouver l'or. Ayant entendu dire qu'un collecteur d'impôts passait dans le pays, avec une mule portant des sacs remplis de pièces d'or qu'il avait recueillies tout au long de sa journée, il alla se mettre en embuscade. Et quand le collecteur d'imôts passa, il le tua et s'empara de tout ce qu'il transportait. Alors, il alla trouver le comte, avec ses poches remplies de pièces d'or.
Le père, prisonnier de ses paroles, ne put lui refuser sa fille. Le mariage fut conclu et le festin des noces eut lieu au milieu de grandes réjouissances. On mangea, on but et on dansa trois jours et trois nuits.
La troisième nuit, le berger et la fille se retirèrent dans leur chambre, et comme ils prenaient l'air à la fenêtre, ils virent un oiseau qui tournoyait dans les airs. Et ils ne furent pas peu stupéfaits et inquiets lorsqu'ils entendirent que l'oiseau criait sans cesse:
"La vengeance viendra ! La vengeance viendra !"
Le berger comprenait bien à quoi faisait allusion l'oiseau, et son épouse aussi, car il lui avait dit comment il s'était procuré sa fortune. Tous deux furent saisis d'une grande angoisse, d'autant plus que l'oiseau ne cessait pas de tournoyer en criant sa phrase vengeresse. Cependant, un moment après, un autre oiseau vint se joindre au premier, et les deux époux l'entendirent parler à son tour:
" Quand donc la vengeance arrivera-t-elle ? disait-il.
- A la neuvième génération ! répondit le premier."
Et aussitôt, les deux oiseaux disparurent dans la nuit. Le berger et la fille du comte poussèrent un soupir de soulagement.
" Nous ne risquons rien, dirent-ils. A la neuvième génération, il y a longtemps que nous serons sous terre".
Et ils menèrent tous deux une vie sans remord. Lorsque le comte mourut, c'est le berger qui devint le seigneur de Bala. Et sa fortune ne fit que prospérer. Ils eurent plusieurs enfants et ils vécurent si vieux qu'ils virent même naître un de leurs descendants à la neuvième génération. Mais il y avait bien longtemps qu'ils avaient oublié la prophétie des oiseaux.
Ils ordonnèrent de préparer une grande fête pour marquer dignement la naissance de l'enfant, et tous les gens du pays, du plus riche au plus pauvre, furent invités.
Or il y avait, dans un village de la montagne, un jeune harpiste qui vivait pauvrement en allant jouer dans les mariages. C'était un descendant à la neuvième génération de celui qui avait été tué par le berger, mais il ne le savait pas. Sa famille avait toujours vécu dans la misère, et il n'aurait pas imaginé qu'un se ses ancêtres eût été un collecteur d'impôts. Quand il apprit que tous les gens du pays étaient invités à la fête dans la ville de Bala, il se dit qu'on aurait peut-être besoin de ses services. Il mit donc sa harpe sur son dos et prit le chemin de la ville. Mais un oiseau se mit à tournoyer autour de lui, comme s'il voulait lui signifier quelque chose.
" Qu'y a-t-il donc, petit oiseau ? demanda le harpiste.
- Tu joueras de la harpe à la fête, répondit l'oiseau, et l'on te demandera des airs joyeux. Tu les joueras jusque vers minuit. Mais quand je viendrai vers toi, à ce moment, il faudra que tu joues l'air de la plainte. Et je te dirai ensuite ce que tu dois faire."
Et l'oiseau disparut. Le harpiste était bien intrigué, mais il continua son chemin et arriva à la demeure du comte. Quand on vit qu'il avait une harpe, on lui demanda de jouer des airs joyeux. Il les joua et fut fort bien traité: il eut à manger et à boire comme il le désirait. La fête se prolongea dans la nuit et il faisait danser les gens. En fait, il avait oublié ce qu'avait dit l'oiseau, et quelque peu excité par la boisson, il se laissait prendre à l'ambiance joyeuse qui régnait autour de lui.
Il était près de minuit quand l'oiseau se mit à tournoyer autour de lui. Il se rappela alors ce que l'oiseau lui avait dit. Il se mit à jouer sur sa harpe l'air de la plainte. Aussitôt, les danseurs s'arrêtèrent, surpris par le ton lugubre de sa musique. Ils regardaient le harpiste, n'osant cependant pas l'interrompre, car la musique était belle et elle leur arrachait des larmes malgré eux.
L'oiseau se pencha sur l'épaule du harpiste et murmura:
" Sors du palais tout de suite."
Le harpiste quitta la salle, descendit le grand escalier et se retrouva dehors.
" Suis-moi ! dit encore l'oiseau."
Et il le conduisit en dehors de la ville, sur les pentes de la montagne. Le harpiste suivait l'oiseau sans bien comprendre ce qui se passait, tant son esprit était embrouillé. Arrivé au sommet d'une grande butte, l'oiseau disparut dans la nuit. Le harpiste, recru de fatigue, s'allongea sur le sol et s'endormit lourdement.
Le lendemain, quand il se réveilla aux premiers rayons de soleil, il s'aperçut qu'il n'avait pas sa harpe. Il se dit qu'il l'avait oubliée au palais et décida de retourner en ville pour aller la chercher. Il descendit donc de la montagne, mais, plus il descendait, moins il reconnaissait les lieux. La ville de Bala avait disparu en effet, et à son emplacement, il y avait un grand lac qu'il n'avait jamais vu. Et sur les eaux du lac, il aperçut sa harpe qui flottait.
Bala - Gwynedd
NB: ce conte emprunbté aux Iolo Manuscripts, se réfère au même thème que celui deea ville d'Is, dont il existe denombreuses versions dans leeays celtiques.
Dans une variante de ce récit, la vengeance s'exerce contre un certain Tegid Voel, époux de la déese Keridwen, ce qui l'apparente à la légende du barde Taliesin.
Notons aussi, que le lac Bala porte aussi le nom de Llyn Tegid, le "lac de Tegid" et qu'on y localise précisément le début de l'histoire de Taliesin.
Jean Markale, Contes & Légendes des Pays Celtes
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05/03/2012
LA FEE & LE GEANT
En ce temps-là, dans tout le pays de Galles, il n'y avait pas une région où il y eût plus de fées que la vallée de Rhymney. Et c'est là qu'elles se trouvaient le plus heureuses. Les nuits où la lune brillait dans le ciel, on les voyait danser et chanter joyeusement sur la lande, et les habitants du pays se seraient bien gardés de leur causer le moindre tort tant elles étaient estimées et répandaient leurs bien-faits à ceux qui étaient dans le besoin.
Or, il arriva qu'un cruel géant vint s'installer à Gilfach Fargeod, juste au-dessus de la vallée. Sa demeure était une haute tour entourée d'un grand jardin dans lequel nul ne pouvait pénétrer car il était gardé par un redoutable serpent venimeux.
Mais le géant, lui, s'en allait toutes les nuits, armé de sa terirble massue, pour chercher des proies dans les alentours. Quand il rencontrait une fée, il la tuait et la mangeait. Aussi, on n'entendit plus le chant des fées et on ne les vit plus danser au clair de lune comme autrefois.
Il y avait, dans le village, un jeune garçon, qui avait perdu son père et sa mère, et qui avait depuis longtemps échafaudé un plan pour se débarrasser du géant. Un jour, il se décida et s'en alla trouver la reine des fées.
Parce qu'il était lui-même de la race des fées, il connaissait le langage des oiseaux, et, après avoir mûri son plan avec la reine, il s'en alla, une nuit très sombre, pour consulter une chouette qui vivait dans le tronc d'un chêne dans le grand bois de Pencoed. Cette chouette, qu'on appelait Bedwellte, était très vieille et elle avait la réputation de savoir tous les grands secrets du monde. Le jeune homme lui expliqua la situation et lui demanda son assistance. La chouette promit de l'aider à triompher du géant.
Le géant avait en effet l'habitude de rencontrer, presque chaque nuit, sous un grand pommier qui se trouvait près de sa demeure, une sorcière à qui il faisait sa cour. Et pendant qu'il faisait sa cour, il ne se méfiait de rien, tant il était amoureux de la sorcière. Il s'agissait donc d'obtenir la complicité de tous les oiseaux qui craignaient le géant pour que ceux-ci pussent aider la chouette à attacher un arc et une flèche sur une branche dun pommier. Alors, pendant que le géant ferait sa cour, la chouette tirerait une flèche contre lui.
Dès que le plan fut mis au point entre le jeune homme, la chouette et les oiseaux, on guetta le géant. Or, une nuit, comme le géant s'était rendu à son endroit habituel, sous le pommier, et qu'il y attandait la sorcière, il s'endormit parce que celle-ci ne venait pas. Profitant de ce sommeil, la chouette fit partir une flèche et celle-ci pénétra dans la poitrine du géant et le tua net. Aors, la chouette prit son envol et retourna vers le bois de Pencoed, en poussant des hululements de joie.
La sorcière arriva peu de temps après sur le lieu du rendez-vous. Elle y trouva le géant mort et s'en étonna grandement. Mais comme son esprit était uniquement préoccupé par le géant, elle n'entendit pas approcher les oiseaux qui, n'ayant désormais plus rien à craindre du géant, se précipitèrent sur elle et la transpercèrent de leurs becs acérés. Ainsi fut tuée la sorcière maudite, mais avant de mourir, elle avait eu le temps de lancer une malédiction: elle jura que, désormais, toutes les pommes de l'arbre sous lequel avait été tué le géant, ainsi que toutes les pommes des mêmes arbres, en dehors de ce jardin, feraient grincer des dents à tous ceux qui en mangeraient. Et, c'est depuis ce temps-là que les fruits des pommiers sauvages sont aigres.
Quand il vit que le géant et la sorcière étaient morts, le serpent qui gardait le jardin eut une si grande peur qu'il se tordit sur lui-même et mourut. Le jeune homme l'enterra, et sur le sol dont il le recouvrit, il planta des fleurs qui sont, depuis lors, connues sous le nom de blodau'r neidr, c'est à dire "fleurs de serpent".
Le géant possédait d'immenses richesses d'or et d'argent dans sa maison. La reine des fées accompagna le jeune homme àl'intérieur et ils les découvrirent. Alors, la reine des fées partagea le trésor et les distribua à toutes les fées. Une douzaine d'entre elles décidèrent de s'établir près de la demeure du géant, mais elles ne purent pas y rester longtemps à cause de la puanteur répandue par le cadavre du monstre. Elles creusèrent une grande fosse pour l'y enterrer, mais là encore, elles ne purent mener leur travail à terme à cause de la mauvaise odeur.
L'une des fées suggéra de brûler le cadavre et d'en disperser les cendres au vent. C'est donc ce qu'elles convinrent de faire. Mais une fois qu'elles eurent mis le feu au corps du géant, les flammes devinrent si violentes qu'elles débordèrent de la fosse et se mirent à brûler tout dans les alentours. Les frées durent en hâte s'en aller chercher de l'eau pour éteindre le brasier. Quand tout fut terminé, elles s'aperçurent que les côtés de la fosse étaient faits d'une pierre moire et brillante comme du cristal. Elles en prirent des parties et les emmenèrent dans leurs demeures, et là, elles comprirent que cette pierre noire constituait un excellent combustible pour faire du feu et se chauffer. Et l'on raconbte que c'est ainsi que furent découverts les filons de charbons qui se trouvent dans la vallée de Rhymney.
Quant à la chouette, après la mort du géant et de la sorcière, elle prit l'habitude de venir, chaque nuit où la lune était claire, du grand bois de Pencoed à Gilfach Fargeod, pour faire la fête avec les fées. De nos jours, leurs descendants sont toujours là, et, pour commémorer l'évènement, ils allument des feux sur la lande, au-dessus de la vallée de Rhymney, et ils dansent toute la nuit en chantant joyeusement.
Gilfach Fargeod - Mid Glamorgan
NB: ce conte de fée (John Rhys, Celtic Folklore) date de l'époque victorienne. Il est puisé dans une tradition populaire minière et prétend expliquer à sa façon, la découverte de charbon du sud du pays de Galles. Les plus anciennes liturgies en l'honneur des divinités païennes surgissent ici dans un conbtexte presque industriel, qui met en valeur l'importance des mines et des carrières dans un pays encore imprégné de mythologie celtique que le christianisme n'est pas parvenu à extirper en dépit des sermons des prêtres catholiques, puis des pasteurs méthodistes.
Jean Markale, Contes & Légendes des Pays Celtes , éditions Ouest-France
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04/03/2012
LES BRUMES DU LAC BARFOD
Dans le haut du pays, au-dessus d'Aberdyvi, il y a un lac de montagne que l'on appelle Llyn Barfod, c'est-à-dire le "Lac barbu". Ce lac est la plupart du temps enfoui dans des brumes qui s'éparpillent lentement au gré du vent comme de longues chevelures ou de longues barbes sur les pentes menant vers la mer. On dit que ce lac n'a pas de fond, et certains prétendent même que c'est par là qu'on pourrait atteindre l'Autre Monde si l'on avait assez de courage pour y plonger.
Autrefois, il y a bien longtemps de cela, un monstre résidait dans les eaux de ce lac, une sorte de serpent monstrueux qu'on appelait l'Afang. Il sortait de l'eau toutes les nuits et se repaissait de tous les êtres vivants, hommes ou bêtes, qui avaient la témérité de s'attarder sur le rivage. Mais un jour, le monstre devint furieux et se mit en devoir de faire déborder le lac et d'inonder ainsi le pays qui était en dessous. Il essayait en effet de détruire la digue naturelle qui retenait les eaux du lac et qui les empêchait de s'écouler dans la vallée.
On l'avait vu de loin se livrer à cette besogne, et toutes les nuits, un nouveau pan de montagne s'effondrait. Bientôt, les eaux seraient lâchées, et les habitants du pays commençaient à fuir, avec leurs troupeaux et leurs biens, pour éviter d'être surpris par l'inindation. La terreur s'emparait de chacun, surtout lorsqu'on entendait le monstre rugir lorsqu'il s'attaquait à quelque portion de rocher plus solide et plus résistante que les autres.
C'est alors qu'arriva dans le pays un grand guerrier du nom de Hu Gadarn. On ne connaissait pas ses origines, ni pourquoi il venait là. Il demanda ce qui se passait et on lui expliqua les méfaits de l'Afang. Il dit alors aux habitants qu'ils pouvaient rester chez eux et qu'il allait se charger de réduire le monstre à l'impuissance.
On le vit bientôt avec deux grands boeufs dont la tête s'ornait de deux cornes si longues qu'on n'en avait jamais vu de semblables, et qu'on eut tôt fait d'appeler Yehen Bannog, c'est-à-dire les "Boeufs aux longues cornes". Il lia ensemble, avec un joug, les deux boeufs et se dirigea vers le lac Barfod. Là, il attendit, guettant le monstre, et tous ceux des alentours entendirent pendant toute cette nuit-là le bruit d'un combat acharné, des rugissements furieux et des vents qui soufflaient avec violence à travers la montagne. Et au matin, quand les plus courageux s'approchèrent pour savoir ce qui s'était passé, ils virent Hu Gadarn et ses boeufs cornus tirer l'Afang hors du lac, avec de grandes difficultés. Mais le monstre semblait mort et Hu Gadarn le laissa sur le rivage où il fut bientôt la proie des rapaces qui se précipitèrent sur lui et le déchiquetèrent. A lors Hu Gadarn, accompagné de ses deux boeufs cornus, entra dans l'étang et y disparut peu à peu. On ne le revit jamais plus.
Une fois délivrés du monstre et de la menace qu'il faisait peser sur eux, les habitants regagnèrent tous leurs demeures, et les eaux du lac Barfod ne s'écoulèrent jamais dans la vallée. Mais, dans les siècles qui suivirent, nombreux furent ceux qui aperçurent, quand la brume montait de la surface du lac, un troupeau de vaches qui paissaient tranquillement sur le rivage, mais qui disparaissaient chaque fois qu'on voulait s'en approcher.
Un jour sependant, un homme qui possédait une petite ferme non loin de là, s'égara dans la brume, en rentrant chez lui, et se retrouva au bord de l'eau, au milieu du mystérieux troupeau. Il vit en particulier une vache merveilleuseme belle et dont les pis était gonflés de lait.
" Par ma foi ! s'écria-t-il, si je possédais une vache comme celle-là, je ne manquerais de rienet je serais le plus heureux des hommes §
- Eh bien ! prends-la, dit une voix derrière lui."
Fort surpris et quelque peu effrayé, il se retourna: un grand homme se tenait là, appuyé sur un bâton; il avait l'air noble et son visage était encadré par de longs cheveux blancs qui retombaient sur ses épaules. Le fermier se demandait bien q'il devait accepter ou non l'offre de cet inconnu. Au fond de lui-même, il ressentait une grande inquiétude, mais son désir d'emmener la merveilleuse vache avec lui fut beaucoup plus forte. Il se décida à dire:
" Certes, je le voudrais bien, mais je n'ai pas de quoi payer cette vache.
- Qui te parle de paiement ? dit l'inconnu. Tu peux emmener avec toi cette vache puisqu'elle te plaît tant. Elle te procurera abondance et richesse tant que tu la laisseras libre de quitter ton étable toutes les nuits où il y aura de la brume. Souviens-toi bien de cette condition, car si tu ne la respectes pas, tu t'en repentiras gravement et je ne pourrais plus rien pour toi."
Et, après avoir prononcé ces paroles, le grand homme aux cheveux blancs disparut, ainsi que l'ensemble du troupeau. Le fermier demeura seul avec la vache qui avait tant inspiré sa convoitise. Il la guida jusqu'à son étable et entreprit de la traire. Il n'eut même pas assez de seaux chez lui pour contenir tout le lait que donnait la vache, et il dutr aller en chercher chez ses voisins.
Tous les soirs, la vache fournissait autant de lait. Dans le pays, chacun en fut émerveillé, et on commença à soupçonner que le fermier avait des relations avec les fées. Mais lui se contentait d'affirmer qu'il avait trouvé sa vache dans la montagne. C'est pourquoi on l'appela Y Fuwch Gyfeiliorn, c'est à dire la "Vache Errante". Et, tous les soirs où il y avait de la brume, le fermier ouvrait la porte de l'étable. A lors la vache sortait dans la nuit, et nul n'avait pu savoir où elle allait. Le fermier avait bien essayé de la suivre, mais il l'avait tout de suite perdue de vue. Pourtant, le matin suivant, elle se retrouvait toujours à l'étable.
Grâce au lait que lui donnait la Vache Errante, le fermier fit de bonnes affaires et devint très riche. Il acheta d'autres fermes aux alentours et il fut honoré comme un seigneur. Malheureusement, la richesse le rendit orgueilleux: il finit par traiter ses voisins comme des incapables et des paresseux, et chaque fois qu'on lui demandait de l'aide, il refusait en prétextant qu'il n'avait rien demandé à personne et que, s'il était riche, il le devait à son travail.
Or, un soir, il oublia d'ouvrir la porte de son étable, et la Vache Errante dut rester enfermée toute la nuit, mugissant et se lamentant. Le fermier n'y fit guère attention, mais le soir, quand il voulut la traire, il s'aperçut qu'elle n'avait pas une goutte de lait. Il se dit que c'était parce qu'il avait oublié d'ouvrir la porte: la vache n'avait pas pu aller pâturer dans les brumes. Ce soir-là, il eut grand soin de laiser la porte ouverte. Mais, le lendemain, la vache n'avait toujours pas de lait.
Et il en fut ainsi les jours suivants. Le fermier se sentait plein de colère, à la fois contre lui-même, parce que c'était la conséquence de son oubli, et contre la vache qui devenait stérile. Il décida que, puisqu'elle n'était plus d'aucun profit pour le lait, il alalit l'engraisser et la préparer pour le boucher. Ainsi la laissa-t-il à l'étable, prenant bien soin de lui apporter du foin en abondance. Et la Vache Errante grossit rapidement, à la grande satisfaction du fermier.
Le jour où elle devait être tuée arriva. Tous les voisins du fermier s'étaient rassemblés pour assiter à l'abattage, car la Vache Errante était trop connue dans le pays pour qu'on manquât ce spectacle. Mais quand le boucher leva la masse pour lui asséner le coup fatal, son bras demeura paralysé et la masse tomba sur le sol.
On entendit alors un cri perçant surgir de la brume qui commençait à envahir le lac Barfod, et on vit appraître, au-dessus des eaux, une femme vêtue d'une grande robe blanche. D'une voix mélodieuse, elle appela la Vache Errante, et celle-ci, bousculant tous ceux qui se trouvaient là, se précipita dans les flots avec un meuglement joyeux et y disparut au milieu de la brume. Quant au fermier, à partir de ce jour, ses affaires périclitèrent et il fut réduit à aller mendier sur les routes.
Aberdyfi - Gwynedd - Jean Markale, Contes et Légendes des Pays Celtes, éd° Ouest-France
17:43 Publié dans E - CONTES & LEGENDES DU PAYS DE GALLES | Tags : lac barfod, pays de galles, contes et légendes | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
16/05/2008
La Jeune Mariée du Lac Rouge
Un jour de brume, un fermier pêchait dans le Llyn Coch, le Lac Rouge qui est au cœur de la forêt de Snowdon. Une brusque saute de vent créa, dans la vapeur grise en suspension sur les eaux, une brèche par laquelle il aperçut un petit homme perché sur une échelle et fort occupé à entasser de la paille. Le chaume et l'échelle s'appuyaient sur la surface du lac.
La vision s'effaça au bout de quelques instants et l'eau reprit son friselis là où il avait vu du foin et du chaume. Par la suite, le fermier prit l'habitude de revenir fréquemment au bord du lac, mais il n'y remarqua plus rien d'exceptionnel jusqu'à cette chaude journée d'automne où, chevauchant à proximité du lac, il emmena son cheval s'y désaltérer."Pendant que l'animal étanchait sa soif, il regardait machinalement les ondulations de l'eau quand à sa grande surprise, il s'aperçut qu'un très beau visage, sous la surface de l'eau et à courte distance de lui, l'observait.
Comme il l'examinait, déconcerté, la tête toute entière, puis les épaules émergèrent. Il sauta de son cheval et se précipita vers la demoiselle. Quand il eut atteint l'endroit de cette apparition, celle-ci s'était évanouie, pour réapparaître presque immédiatement à un autre endroit. Il se précipita à nouveau vers elle : elle disparut à nouveau.
Cela se produisit une troisième fois et une quatrième et une cinquième, après quoi le fermier renonça à sa poursuite et rentra chez lui, inconsolable.
Le lendemain il revînt au bord du lac où il s'assit, espérant revoir la belle demoiselle. Pendant un long moment, elle ne se manifesta d'aucune façon. Pour tromper son ennui, il sortit de sa poche quelques excellentes pommes qui lui avaient été données par un voisin. Il commença à en croquer une. C'est alors que brusquement, la dame apparut dans toute son éblouissante beauté, presque à côté de lui, et le pria de lui en jeter une. "Si vous désirez une pomme, il va falloir que vous veniez la chercher vous-même," dit le fermier.
Il exhiba le fruit tentant en faisant miroiter ses belles couleurs rouges et vertes. Elle se rapprocha davantage, mais au moment où elle s'apprêtait à saisir la pomme qu'il tenait de la main gauche, avec sa main droite, il lui attrapa le poignet et serra fermement son étreinte. Elle se mit alors à pousser des cris perçants. Un vieil homme avec une longue barbe blanche et une couronne de nénuphars émergea au milieu du lac.
"Oh, mortel, que veux-tu à ma fille ?" demanda-t-il. Le fermier lui répondit que son cœur se briserait si la nymphe du lac n'acceptait pas de l'épouser. Après de nombreux palabres, le père donna son accord à cette union, sous condition toutefois que le jeune homme ne jetât jamais d'argile sur son épouse. Le mariage se fit immédiatement et le couple connut un immense bonheur. "
Un jour, la jeune femme exprima l'envie de manger l'une de ses délicieuses pommes avec lesquelles le fermier avait réussi à l'attirer hors du lac pour la séduire. Le mari se rendit donc chez le voisin qui les produisait et en rapporta non seulement des pommes, mais un bel arbrisseau, un jeune pommier de cette variété, cadeau de son ami. Ils décidèrent de le mettre en terre sans tarder, lui creusant, elle le tenant jusqu'à ce que le trou fut assez grand pour qu'on l'y plante. "Il est assez profond maintenant," dit le fermier. Et, pour que la chance demeure, il balança par-dessus son épaule la dernière pelletée de terre. C'était de l'argile. Il n'avait pas regardé où il la projetait. Elle atteignit son épouse en pleine poitrine. Elle n'eut pas plutôt reçu cette volée de terre qu'elle se mit à sangloter, pleurant à chaudes larmes. "Adieu à toi, mon cher mari," dit-elle. Puis elle courut se jeter dans le lac et disparut sous la surface lisse et limpide des eaux. "
CONTES FEERIQUES DU PAYS DE GALLES"
Welsh Fairy Stories © W. Jenkyn Thomas et publiés en 1907"
Traduits par Jean Louis Laurin © 2003
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16/03/2008
Les Mésaventures de Trois Paysans
Trois hommes en revenant un jour de la foire de Beddgelert connurent de bien curieuses aventures.











Welsh Fairy Stories © W. Jenkyn Thomas et publiés en 1907
12:47 Publié dans E - CONTES & LEGENDES DU PAYS DE GALLES | Tags : 3 paysans - legende du pays de galles | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
11/03/2008
Dans la Grotte d'Arthur
Il était une fois un Gallois qui déambulait sur le pont de Londres, ébahi par la circulation qui s'y faisait, et s'émerveillant du nombre de cerfs-volants qui le survolaient.
Il était arrivé à Londres après quelques mésaventures avec des voleurs et autres bandits de grand chemin que je ne raconterai pas ici, y amenant un troupeau de vaches noires du Pays de Galles. Il en avait tiré un confortable bénéfice et les poches tintant de pièces d'or, il se promenait dans les rues de la grande ville en admirant ses curiosités.
Il avait à la main un bâton de noisetier : vous devez bien savoir qu'un bon bâton est aussi nécessaire à un meneur de bêtes que des crocs à un chien. Il s'était arrêté pour regarder quelques bricoles dans une échoppe - à cette époque, il y avait des boutiques tout au long du Pont de Londres - quand il remarqua qu'un homme fixait son bâton avec une insistance marquée.
L'homme enfin se décida à s'approcher et lui demanda d'où il venait.
"Je viens de mon pays," dit le Gallois d'un ton plutôt revêche en se demandant ce que l'homme lui voulait avec des questions pareilles.
"Ne le prenez pas mal, lui dit l'étranger. Si vous acceptez de me répondre et si vous suivez mes conseils, vous en tirerez un bénéfice beaucoup plus grand que vous ne pouvez l'imaginer. Vous souvenez-vous de l'endroit où vous avez coupé ce bâton ?"
Le Gallois restait sur ses gardes. Il répondit :
"Quelle importance cela peut-il avoir de savoir où je l'ai coupé ?"
"C'est important, lui dit son interlocuteur, car il y a un trésor caché tout près de l'endroit où vous l'avez coupé. Si vous vous souvenez de cet endroit et si vous acceptez de m'y emmener, je vous garantis que vous entrerez en possession de grandes richesses." Le Gallois comprit alors qu'il avait affaire à un sorcier. Sa perplexité s'en trouva accrue : il ne savait plus ce qu'il devait faire. D'un côté, cette perspective de s'enrichir le tentait ; d'un autre côté, il savait que les sorciers tenaient leur savoir des démons et il redoutait de se trouver confronté aux puissances des ténèbres. Le rusé personnage eut recours à toute sa finesse pour le convaincre. Le Gallois finit par céder et promit de lui montrer l'emplacement où il avait coupé sa branche de noisetier.
Le Gallois et le magicien se rendirent ensemble au Pays de Galles. Ils allèrent au Craig y Dinas, le Rocher de la Forteresse, à l'entrée de la vallée de la Neath, près de Pont Nedd Fechan. Là, le Gallois pointa du doigt la souche d'un vieux noisetier et dit :
"C'est là que j'ai coupé mon bâton."
"Creusons," dit le sorcier.
Ils creusèrent et atteignirent une large pierre plate. Ils la soulevèrent et découvrirent des escaliers qui descendaient. Ils les empruntèrent et suivirent un étroit goulet qui les mena devant une porte.
"Sûrement," dit le Gallois dont la curiosité prenait le pas sur la peur.
Ils ouvrirent la porte. Elle donnait sur une immense grotte faiblement éclairée par une lueur rouge qui leur permettait cependant de tout voir. Le premier objet qu'ils virent fut une cloche.
"Ne touchez surtout pas cette cloche, dit le sorcier, ou c'en sera fini de nous deux."


Sur un trône en or, à l'endroit le plus éloigné de la table ronde, se tenait un roi d'une stature gigantesque et d'un auguste maintien. Dans la main, il tenait dessous la garde une puissante épée. Son fourreau et sa poignée d'or étaient incrustés de diamants qui scintillaient.

"Est-ce qu'ils dorment ?" demanda le Gallois, ayant du mal à en croire ses yeux.
"Oui, ils dorment tous, répondit le sorcier. Mais si vous touchez la cloche qui est là-bas, vous les réveillerez."
"Depuis combien de temps dorment-ils ?"
"Depuis plus de mille ans !"
"Qui sont-ils ?"
"Les guerriers d'Arthur. Ils attendent le moment où ils reviendront anéantir tous les ennemis du Cymry et reprendre possession de l'Ile de Bretagne afin d'y rétablir leur roi à Caer Lleon."
"Qui sont ceux qui sont assis autour de la table ronde ?"
"Ce sont les Chevaliers d'Arthur. Owain, fils d'Urien ; Cai, fils de Cynyr ; Gwalchmai (Gauvain), fils de Gwyar ; Peredur (Perceval), fils de Efrawc ; Geraint, fils d'Erbin ; Trystan, fils de March ; Bedwyr, fils de Bedrawd ; Cilhwch, fils de Celyddon ; Edeyrn, fils de Nudd ; Cynon, fils de Clydno".
"Et sur le trône d'or ?" coupa le Gallois.
"C'est Arthur lui-même qui s'appuie sur son épée Excalibur," expliqua le sorcier.
Impatienté par les questions du Gallois, le sorcier se précipita vers un amoncellement d'or sur le sol de la grotte.

"C'est le moment de partir," dit-il ensuite et il se dirigea vers la porte par laquelle ils étaient entrés.
Mais le Gallois demeurait fasciné par le spectacle de ses innombrables soldats endormis avec leurs armes scintillantes.
"J'aimerais les voir éveillés, se dit-il. Il faut que je touche cette cloche. Je dois les voir se réveiller."
Quand ils furent à hauteur de la cloche, il la frappa jusqu'à ce qu'elle résonnât dans la pièce entière. Dès qu'il l'eut fait sonner, oh !, les milliers de guerriers sautèrent sur leurs pieds et le sol se mit à vibrer sous le bruit des armes d'acier. Une puissante voix s'éleva au milieu d'eux :
"Qui a fait sonner la cloche ? Le jour est-il arrivé ?"

"Non ! Ce n'est pas encore le jour ! Rendormez vous !"
La puissante armée s'ébranla. Les yeux du Gallois ébloui s'écarquillèrent au spectacle de ses armes d'acier tellement brillantes qu'elles en éclairaient la grotte comme des myriades de flammes.
"Arthur, dit à nouveau la voix. Réveille-toi ! La cloche a retenti, le jour est arrivé. Réveille-toi, Arthur le Grand !"
"Non, s'écria le sorcier. C'est encore la nuit. Rendors-toi, Arthur le Grand !"

"Mes guerriers, le jour où l'Aigle Noir et l'Aigle d'Or reprendront la guerre n'est point encore arrivé. Ce n'est qu'un pillard cherchant de l'or qui a sonné la cloche. Rendormez-vous, mes guerriers, l'aube du grand jour ne s'est pas encore levée sur le Pays de Galles."
Un murmure paisible comme le soupir lointain de la mer s'abattit sur la grotte. Un instant plus tard, tous les soldats s'étaient à nouveau assoupis.
Le sorcier poussa précipitamment le Gallois hors de la grotte, remit la pierre en place et disparut. A maintes reprises, le Gallois essaya d'en retrouver l'entrée, mais bien qu'il eût creusé chaque pouce de terrain de la colline, jamais il ne la retrouva.

CONTES FEERIQUES DU PAYS DE GALLES
Welsh Fairy Stories © W. Jenkyn Thomas et publiés en 1907
Traduits par Jean Louis Laurin © 2003
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09/03/2008
La Harpe Féerique


La compagnie de fairies qui demeurait dans les recoins de Cader Idris avait coutume de faire le tour des maisonnettes dans cette partie de la région afin de tester les qualités de leurs occupants. Ceux qui leur réservaient un accueil mal embouché étaient assurés d'avoir le mauvais œil pour le restant de leur vie ; par contre, ceux qui se montraient généreux avec le petit peuple qui leur apparaissait sous un quelconque déguisement recevaient de sa part de substantielles faveurs.
BR> Le vieux Morgan ap Rhys était un soir assis au coin de sa cheminée et il trompait sa solitude en fumant sa pipe et en buvant de la bière de Llangollen. L'alcool aidant, Morgan se sentait le cœur léger. Il se mit à chanter - enfin, il avait l'impression de chanter.
Sa voix, en effet, n'avait rien de mélodieux. Un barde qu'il avait insulté - c'est une chose bien risquée de heurter la susceptibilité des bardes du pays de Galles car ils ont souvent la langue fielleuse - avait comparé son chant au meuglement d'une vieille vache ou au jappement d'un chien aveugle au beau milieu d'une étable.
Son chant donnait pourtant à Morgan une très vive satisfaction, et ce soir-là en particulier, il était encore plus content de la mélodie harmonieuse qu'il réussissait à produire. La seule chose qui tempérait son plaisir était qu'il manquait de public. Juste au moment où il atteignait le point culminant de son oeuvre vocale, il entendit qu'on frappait à la porte. Enchanté à l'idée qu'il y avait quelqu'un pour l'écouter, Morgan se mit à chanter à tue-tête, mettant dans son chant toute la puissance dont il était capable. Selon son opinion personnelle, sa note extrême était un véritable petit chef-d'œuvre d'une exquise beauté, un ravissement pour tous.
Quand il eut presque terminé, il entendit à nouveau frapper. Il s'écria :
"Est-ce que la porte vous empêche d'entrer ? Allez, rentrez, qui que vous soyez."
Morgan, comme vous pouvez le constater, n'était guère porté sur la politesse. La porte s'ouvrit et trois voyageurs entrèrent, crottés par le voyage et paraissant épuisés.
BR> En réalité, il s'agissait de fairies de Cader Idris déguisés ainsi afin de se rendre compte de la manière dont Morgan traitait les étrangers.
Mais lui ne se doutait pas le moins du monde qu'ils puissent être autres que leur apparence.
"Mon bon monsieur, dit l'un des voyageurs, nous sommes réellement épuisés, mais nous ne vous demanderons rien d'autre qu'un peu de nourriture que nous mettrons dans nos sacs avant de reprendre la route."
"Bon sang, dit Morgan, c'est tout ce que vous voulez ? Eh bien alors, regardez donc !

Les voyageurs se servirent donc tout seuls et Morgan, pour respecter les règles de l'hospitalité, poussa la chansonnette pendant qu'ils se sustentaient, sans oublier de s'humecter le gosier avec de la bière de Llangollen quand celui-ci devenait sec. Les voyageurs féeriques, après s'être rassasiés, se levèrent et dirent :

"Mon cher monsieur, nous vous remercions pour votre divertissement. Et puisque vous vous êtes montrés si généreux, nous allons vous témoigner de notre gratitude. Il est dans notre pouvoir de satisfaire l'un de vos vœux : dites-nous ce qui vous ferait plaisir."
"Eh bien, dit Morgan, j'ai toujours eu envie d'une harpe qui vibrerait sous mes doigts, même si j'en jouais mal ; une harpe qui jouerait des airs engageants, vous comprenez, je n'aime pas la musique mélancolique. Mais vous êtes sûrement en train de vous moquer de moi."
Ce n'était pas le cas : il avait à peine fini de parler que, à sa grande stupéfaction, là, juste devant lui, il découvrit une harpe splendide. Il regarda autour de lui ; ses invités avaient disparu.
"C'est la chose la plus incroyable que j'ai jamais vue," se dit Morgan.
"Ça devait être des fairies."
Il en était si abasourdi qu'il se sentit obligé de reprendre de la bière. Cela lui permit de se remettre de sa perplexité. Il décida alors d'essayer cet instrument qui était si mystérieusement apparu devant lui. Dès que ses doigts en effleurèrent les cordes, la harpe se mit à jouer un air endiablé. A ce moment, il entendit un bruit de pas. C'était sa femme qui rentrait en compagnie de quelques amis. A peine eurent-ils entendu les accords de la harpe qu'ils se mirent à danser, et aussi longtemps que les doigts de Morgan restèrent posés sur les cordes, ils marquèrent le pas comme des pantins désarticulés.
BR> La nouvelle que Morgan était entré en possession d'une harpe dotée de pouvoirs mystérieux se répandit dans le pays comme une traînée de poudre. On venait de partout pour voir le musicien et son instrument. Et chaque fois qu'il en jouait, l'assistance se mettait irrésistiblement à danser et ne pouvait plus s'arrêter avant que Morgan ne le décide. Mêmes les boiteux se mettaient à cabrioler ; jusqu'à un unijambiste qui lui avait rendu visite et qui dansa aussi joyeusement que n'importe quel bipède.

Mais Morgan trouvait cette scène tellement divertissante qu'il ne voulait plus s'arrêter. Il riait à gorge déployée, à en avoir mal aux côtes et des larmes ruisselaient le long de ses joues au spectacle que lui procuraient ses visiteurs, et plus spécialement le barde. Plus il jouait, plus la danse devenait folle. Les danseurs virevoltaient, tournoyaient, se cognant brutalement contre les meubles, quelques-uns bondissant si haut qu'ils en heurtaient le plafond à s'en faire éclater le crâne. Morgan ne cessa pas de jouer avant que le barde n'eut eu les jambes brisées et que les autres soient pratiquement disloqués. A ce moment là, sa vengeance fut complète. Il avait tellement mal aux côtes et aux mâchoires d'avoir ri qu'il retira ses doigts de dessus les cordes. Ce fut aussi la dernière occasion qu'il eut de décharger son dépit contre ses ennemis. Le lendemain matin, la harpe avait disparu et on ne la revit plus jamais.
Les fairies, fâché du mauvais usage qui avait été fait de leur cadeau, étaient venus le reprendre durant la nuit. Ceci est une mise en garde à tous ceux qui détournent de leur usage, les cadeaux que font les fairies.

Welsh Fairy Stories © W. Jenkyn Thomas et publiés en 1907
Traduits par Jean Louis Laurin © 2003
13:18 Publié dans E - CONTES & LEGENDES DU PAYS DE GALLES | Tags : la harpe feerique | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
05/03/2008
La Chasse Au Trésor
(Treasure Seeking)
Les trésors cachés dans les montagnes du Pays de Galles sont en nombre infini, mais si vous n'êtes pas la personne qui doit les trouver vous les chercherez probablement en vain. Et même si vous en trouvez un, vous ne pourrez pas le conserver à moins qu'il ne vous ait été destiné.



Un fermier de Rhiwen, en voulant récupérer un mouton qui avait fait une chute dans les rochers, découvrit une grotte près de Marchlyn Mawr, le lac du Grand Cheval. Il y pénétra et y découvrit un grand trésor et des armes de grande valeur. Il tenta d'en prendre plein ses mains quand le tonnerre retentit au-dessus de sa tête plongeant la grotte dans une obscurité totale. Il chercha à tâtons la sortie aussi vite qu'il put.
Quand il eut retrouvé la lumière accueillante du jour, il jeta un oeil sur le lac. Celui-ci était agité en profondeur, et ses vagues crêtées de blanc s'engouffraient à travers les dentelures des roches, grimpant à l'assaut de l'endroit où il se tenait. Comme il continuait à regarder la tempête, il aperçut un coracle au milieu du lac. Dans celui-ci se trouvaient trois femmes d'une beauté extraordinaire ; mais le terrible aspect de celui qui ramait et les amenait vers l'entrée de la grotte le remplit d'effroi et lui donna la chair de poule. Il fut cependant capable de s'enfuir mais jamais plus ne retrouva la santé, ni la joie de vivre et la seule mention du Marchlyn suffisait à l'emplir d'une terreur insondable.


Autrefois, une bande de gallois sans peur et sans reproches décidèrent de s'approprier ces richesses et partirent armés de pistolets chargés de balles en argent bénies par un prêtre. Ils s'enfoncèrent dans le tunnel suffisamment loin pour voir les yeux ardents des gardiens du boyau. Ils ouvrirent le feu : les balles ricochèrent sur les plumes des oiseaux sans leur faire le moindre mal. Le sol se mit à osciller sous leurs pieds : les aigles les attaquèrent avec leur bec et leurs serres. Ils réussirent tout juste à s'en sortir vivants.

Il y pénétra et y trouva d'innombrables récipients et vases de bronze de toutes formes et de toutes tailles. Il essaya d'en prendre un dans le but de l'emmener chez lui, mais celui-ci était trop lourd pour qu'il puisse le déplacer. Il décida donc d'y renoncer passagèrement se disant qu'il reviendrait tôt le matin suivant avec quelques amis pour lui prêter main forte. Avant de s'éloigner, il obtura l'entrée de la grotte avec des pierres et des touffes d'herbes pour la dissimuler.

C'était un plan astucieux, mais il avorta. Au petit matin, quand le berger et ses amis revinrent à l'endroit où auraient dû se trouver les copeaux, ils ne retrouvèrent rien du tout. Tous sans exception avaient été ramassés par les fairies. Le berger avait bien découvert un trésor, mais ce n'était pas l'homme auquel il était destiné. Ces vases étaient destinés à un Gwyddel - les Gwyddyl vivent maintenant en Irlande. Il viendra dans la région pour faire paître ses moutons et un jour, quand il ira sur cette montagne, quand le Jour sera venu pour lui de l'emporter, un mouton noir à la tête mouchetée courra devant lui et l'emmènera tout droit à la grotte. Le mouton y entrera poursuivi par le berger Gwyddel cherchant à l'attraper. En entrant, il découvrira le trésor et en prendra possession. Car celui-ci a autrefois appartenu à son peuple, à l'époque où Gwyddyl et Bretons s'affrontèrent pour la possession de la Snowdonia.

CONTES FEERIQUES DU PAYS DE GALLES
Welsh Fairy Stories - W. Jenkyn Thomas et publiés en 1907
Traduits par Jean Louis Laurin © 2003

16:31 Publié dans E - CONTES & LEGENDES DU PAYS DE GALLES | Tags : chasse au tresor | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
Black Robin
Il y avait autrefois dans le nord du Pays de Galles un vieil homme qui s'appelait Robin Ddu, ou Black Robin. Il prétendait qu'il était sorcier et bien qu'il n'eut aucun pouvoir magique, il était si rusé qu'il faisait croire aux gens qu'il en avait. Sa renommée s'étendit sur le Pays de Galles tout entier.


Robin accompagna le messager dans le sud. En arrivant, il dit qu'il ne commencerait pas ses recherches avant qu'on ne lui remette en mains propres les cinquante livres.
"Cinquante livres, c'est une somme, dit la Dame. J'aimerais prendre la mesure de votre pouvoir avant de vous les donner."
A cela, Robin consentit à contrecœur. La Dame cacha un rouge-gorge apprivoisé sous un plat sur la table. (Rouge-gorge en anglais se dit Robin.) Elle envoya chercher le prétendu magicien et lui demanda de lui dire ce qu'il y avait sous le plat creux. Il ne savait plus ni quoi faire, ni quoi dire. Il pensa donc que la meilleure solution pour lui était de confesser son ignorance.
"Robin est piégé," dit-il. Pensant qu'il faisait allusion à l'oiseau et non à lui-même, la Dame fut ébahie devant ce qu'elle prit pour une merveilleuse démonstration de son pouvoir. Robin bien trop rusé se garda bien de la démentir.
La Dame lui donna l'argent. L'enquête sur les pierres put donc commencer. La première chose qu'il fit fut de se renseigner soigneusement sur toutes les circonstances qui avaient entouré la disparition des bijoux, en interrogeant minutieusement tous les gens de la maison. Cette enquête le convainquit que l'un des domestiques les avait volés, mais à ce moment là il ne pouvait pas encore dire lequel. Un jour, comme il était sorti pour prendre l'air en compagnie d'un domestique, ses pas le menèrent au cimetière. Le fossoyeur en creusant une tombe avait mis à jour un grand nombre de vieux os, parmi lesquels se trouvait un crâne.

"Demain soir, je convoquerai une légion de diables. Ils puniront le coupable en lui infligeant toutes les tortures de l'Enfer. Mais l'innocent ne doit pas être confondu avec le coupable. Prenez-ceci,"

Vendredi matin - on était le mercredi - le coupable, après avoir connu des angoisses et des souffrances inexprimables, sera aussi froid et aussi mort que le squelette auquel ces dents ont été prises. Mais je n'invoquerai pas mes diables si les pierres me sont restituées avant minuit, ni ne révélerai à quiconque qui les a prises."
Bien évidemment, le jeudi avant minuit, une servante tout apeurée lui rapporta les diamants. Il lui fallait maintenant trouver le moyen de les restituer à leur propriétaire sans dévoiler la manière dont il les avait récupérés. Il fallait aussi que son crédit en tant que magicien n'eut pas à en souffrir. En regardant par la fenêtre le matin, il vit un troupeau d'oies picorant dans un champ non loin de la maison.

"Tuez ce jars. Vous retrouverez dans son corps votre trésor perdu."
Ce qui fut fait et les diamants retrouvés.
"Ils ont dû tomber sur le sol et être accidentellement balayé avec la poussière qu'on jette dehors, expliqua-t-il. Cet oiseau avide les aura avalés. C'est grâce au crâne que le fossoyeur a trouvé mercredi que j'ai pu élucider ce mystère."

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15:14 Publié dans E - CONTES & LEGENDES DU PAYS DE GALLES | Tags : black robin pays de galles | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
03/03/2008
Les Anciens du Monde
Autrefois, il y a fort longtemps, il y avait un Aigle qui vivait dans les bois de Gwernabwy.
Sa compagne et lui eurent des enfants et des petits-enfants et des arrières-petits-enfants et ainsi de suite sur neuf générations et même bien au-delà. Mais la vieille mère aigle mourut, laissant son époux seul, sans personne pour le consoler et pour le chérir sur ses vieux jours. Malgré sa très grande peine, il songea qu'il serait bon de se remarier avec une veuve de son âge. Ayant entendu parler de la vieille Chouette de Cwm Cawlyd,
il se dit qu'il pourrait peut-être l'épouser. Mais avant de prendre une décision définitive et pour éviter une mésalliance, il décida de se renseigner sur elle. Il avait un vieil ami, plus âgé que lui, le Cerf de Rhedynfre, dans le Gwent.
Il s'en alla le trouver et lui demanda l'âge de la vieille Chouette. Le Cerf lui répondit ainsi : "Vois-tu, mon ami, ce chêne près duquel je suis allongé ? Ce n'est plus maintenant qu'une souche flétrie, sans feuilles ni branches, mais je me souviens de lui quand il n'était qu'un gland au sommet du plus ancien des arbres de cette forêt.
Un chêne grandit pendant trois cents ans, puis il connaît trois cents ans de force et de maturité, puis il met trois cents ans pour décliner et retourner à la terre. Si l'on considère que soixante des cents dernières années de ce chêne se sont déjà écoulées, la Chouette était vieille depuis les premiers souvenirs que j'en ai. Aucun de mes parents ne connaît son âge. Mais j'ai un ami beaucoup plus âgé que moi-même, le Saumon de Llyn Llifon. Va le trouver et demande lui s'il sait quelque chose sur l'âge et l'histoire de la vieille Chouette".
L'Aigle s'en alla trouver le Saumon qui lui répondit ainsi : "Chacune des pierres précieuses de ma peau et chacun des oeufs de ma ponte correspond à un an de mon âge. Et pourtant, la Chouette était déjà vieille dans les premiers souvenirs que j'ai d'elle. Mais j'ai un ami beaucoup plus âgé que moi-même, le Merle de Cilgwri. Il en sait probablement davantage sur la Chouette que moi-même."
L'Aigle s'en alla, trouva le Merle perché sur un dur silex et lui demanda s'il savait quelque chose sur l'âge et l'histoire de la Chouette. Le Merle lui répondit : "Vois-tu ce silex sur lequel je suis ? Je l'ai connu si gros qu'il fallait trois cents jougs sur les bœufs les plus forts pour le déplacer. Il n'a jamais été usé autrement que par mon bec lorsque je l'y frotte chaque soir pour le nettoyer avant d'aller me coucher ou par le bout de mon aile qui l'effleure au matin à mon lever. Et pourtant je n'ai jamais connu la Chouette plus jeune ou plus âgée qu'elle ne paraît aujourd'hui. Mais j'ai un ami beaucoup plus âgé que moi-même, le Crapaud de Cors Fochno. Va le trouver et demande lui s'il sait quelque chose sur l'âge et l'histoire de la Chouette."
L'Aigle s'en alla trouver le Crapaud qui lui répondit ainsi : "Je n'ai jamais rien mangé d'autre que la poussière de la terre et la moitié me suffit. Vois-tu ces hautes collines autour de ce marais ? J'ai vu cet endroit avant qu'elles ne soient pratiquement au niveau du sol. J'ai mangé toute la terre qu'elles contenaient, bien que je mange si peu de crainte que le tout ne soit consommé avant ma mort. Pourtant je n'ai jamais connu la Chouette autrement qu'en vieille sorcière grise hululant dans les bois les longues nuits d'hiver et effrayant les enfants de sa voix comme elle le fait encore aujourd'hui."
Alors l'Aigle sut qu'il pouvait épouser la Chouette, sans jeter l'opprobre et le déshonneur sur sa tribu. Et c'est depuis le jour de leurs fiançailles que l'on sait quelles sont les créatures les plus anciennes du monde. Il y a l'Aigle de Gwernabwy, le Cerf de Rhedynfre, le Saumon de Llyn Llifon, le Merle de Cilgwri, le Crapaud de Cors Fochno et la Chouette de Cwm Cawlyd, mais la plus ancienne de toutes, c'est assurément la Chouette.
CONTES FEERIQUES DU PAYS DE GALLES
Welsh Fairy Stories © 2000 V Wales
Ces récits féeriques furent collectés et rédigéspar W. Jenkyn Thomas et publiés en 1907
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18/02/2008
Au Pays de Galles
14:54 Publié dans E - CONTES & LEGENDES DU PAYS DE GALLES | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |